![]() Biface paléolithique |
Les derniers chasseurs (- 10 000 à - 3 000 environ)
La fin du tardi-glaciaire et les débuts du post-glaciaire sont les périodes où vécurent les derniers chasseurs-cueilleurs nomades ou semi-nomades.
Tout au long de cette période de temps, le climat se modifie sensiblement, entraînant de profonds changements dans la faune et la flore. Le cerf remplace le renne, la forêt dense remplace la taïga. Sur un territoire donné et à un moment donné, chaque groupe humain a donc évolué de manière autonome, s'adaptant à des conditions particulières. Quelques caractéristiques restent cependant communes à l'ensemble des groupes, l'apparition de l'arc, la miniaturisation des outillages.
Civilisations néolithiques (- 4 000 à - 2 000 environ)
Au néolithique (âge de la pierre polie), le passage d'une économie fondée sur la chasse et la cueillette à une économie pastorale et agricole fixe le groupe au sol, oblige l'homme à devenir sédentaire, temporairement ou définitivement.
Cette fixation au sol se traduit dans l'habitat par le choix de constructions adaptées à la durée. L'accumulation de réserves alimentaires (céréales, troupeaux) nécessitera d'élever des structures défensives, barrières, fossés pour se préserver des pillards. Dès lors, à ces obligations de défense du groupe, la société se hiérarchisera avec ses chefs, ses classes de soldats, de techniciens (agricoles et autres).
Grotte de Gonvillars (70)
Stratigraphie au niveau du porche. d'après Pierre Pétrequin ![]() |
Repères des niveaux :
XIV éboulis de gélivation XIII éboulis (silex) du paléolithique supérieur XII petit habitat épipaléolithique XI néolithique ancien Xb néolithique moyen X néolithique moyen IX céramique cordée VIII bronze ancien VII rempart de caillases, bronze ancien VI bronze final V et III bronze final II médiéval I moderne |
Néolithique ancien (- 4 000 à - 3 000)
![]() Hameçons en os (Niveau XI) |
Trois foyers et groupements d'objets semblables pourraient correspondre aux aires d'habitat de trois familles. Les trois foyers, grossièrement circulaires, d'un diamètre moyen d'un mètre, étaient adossés à la paroi ou à un gros bloc. Ils étaient établis directement sur le sol naturel, sans aménagement préliminaire, ni cuvette creusée, ni entourage de galets ou de blocs. Trois légères dépressions de forme ovale, d'un rayon de 3 à 4 mètres entouraient les foyers. Comme la surface de ces dépressions est fortement rubéfiée, il faut en conclure que le sol avait été cuit et durci lors de l'aménagement de l'aire d'habitat.
Plan schématique du porche montrant les trois foyers, les dépressions epierrées et rubéfiées. Le pointillé indique l'aplomb de la voûte actuelle. D'après P. Pétrequin |
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![]() Armatures de flèches (Niveau X) |
A la suite de l'analyse pertinente de la répartition des outils et des déchets tant culinaires qu'industriels, les activités de base communes et indispensables, ainsi que les activités complémentaires plus spécialisées, ont pu être précisées. Chaque cellule familiale vaquait en effet à différentes occupations : chasse, pêche, moissons, mouture.
La chasse et la pêche sont attestées par des traces de filet en fibres végétales calcitées sur la paroi d'un vase, par des hameçons en os et des armatures de flèches.
Plus des deux tiers de la faune recueillie dans le niveau XI proviennent de la chasse : loutre, renard, ours brun, sanglier, cerf élaphe, chevreuil et bovidé. Seuls le chien et le mouton sont des animaux domestiques.
![]() Poignard poli sur cubitus d'ovicapridé (Niveau XI) |
![]() Vase en céramique (Niveau XI) |
Néolithique moyen.
![]() Lame de silex retouchée avec extrémité pointue (Niveau Xb) |
Néolithique final.
Au sud de la Franche-Comté se développe, sous l'action d'un courant méridional, la colonisation Saône-Rhône qui couvre le bassin du Rhône et de la Saône.
Au nord de la Franche-Comté apparaît un courant de colonisation néolithique final d'ouest vers l'est, qui introduit les mégalithes et constituerait une liaison entre la civilisation de Horgen en Suisse et la S.O.M. (Seine-Oise-Marne) du bassin parisien.
Civilisations chalcolithique
Les civilisations chalcolithiques (ancien âge du cuivre) ne sont pratiquement pas représentées en Franche-Comté. A signaler quelques éléments de céramique cordée dans cette grotte de la Baume à Gonvillars.
Le bronze ancien (2 000 à 725 avant J.-C.)
Le site est défendu par un rempart, derrière lequel était établi le campement. Dans ce gisement, les niveaux du bronze ancien reposent sur des niveaux néolithiques et chalcolithiques (ancien âge du cuivre). Le niveau VIIb est un rempart de caillasse liée par une terre noire peu homogène (0,9 m de haut, 2 m de large à la base).
Sur sa face extérieure, le rempart est soutenu par un parement en grosses dalles, conservé sur trois assises. Le niveau VIII, également du bronze ancien, est essentiellement détritique, avec quelques foyers en lentille. Il correspond à un habitat situé en arrière du rempart VIIb mais il a été partiellement remanié par les aménagements du bronze final.
L'ensemble de la céramique appartient au bronze ancien du groupe du Rhône. Dans l'outillage en silex, quelques types d'armatures de flèche font leur apparition, l'outillage poli est exclusivement en aphanite : petites haches à section quadrangulaire, ciseaux. Comme à la période précédente, l'os est utilisé pour des poinçons et des gouges. L'outillage en bois de cerf est un peu plus développé qu'au néolithique : poignards et gaines de hache à talon équarri et ressaut bien marqué.
On connaît quelques parures trouvées avec les ossements de deux individus, un adulte et un enfant, dispersés sur 4 mètres carrés dans le niveau VIII et appartenant probablement à une sépulture à inhumation.
Ces parures sont faites de coquilles d'unio (moule d'eau douce) perforées, de coquillages méditerranéen de type cardium, perforés et polis, de perles circulaires en calcaire.
Le bronze final.
Pendant l'âge du bronze final (niveau III) l'habitat est d'assez longue durée sans que l'on puisse la préciser. Il se transforme en site fortifié. Le porche de la grotte a été puissamment aménagé pour en assurer la défense. Comme près de 60 mètres cubes de terre et de caillasses ont été transportés pour édifier les terrasses d'habitat, cela ne serait pas explicable pour un habitat de courte durée.
Adaptation du texte : Philippe Vergon. Dessins : d'après Pierre Pétrequin.
Source bibliographique :
"Préhistoire et protohistoire de la Franche-Comté" par André Thévenin,
in "L'histoire de la Franche-Comté" éditions Mars et Mercure, Wettolsheim.
L'archéologie est aussi expérimentale, lisez la page du CAIRN (Centre Archéologique d'Initiation et de Recherche sur le Néolithique) à Saint-Hilaire-la-Forêt (Vendée) et celle du complexe préhistorique d'Avrillé (Vendée) qui lui est associé.